Albert Chartier (1912-2004) est une figure incontournable de la bande dessinée québécoise et il ne serait pas déplacé de le considérer comme un patriarche. Auteur prolifique dont la carrière couvre la majeure partie du vingtième siècle, il a donné au Québec son personnage de bande dessinée le plus emblématique : Onésime, dont les mésaventures particulièrement bourrées de vie ont pendant cinquante-cinq ans animé les pages du mensuel Le bulletin des agriculteurs. On lui doit aussi la série Séraphin, qu’il réalisa en collaboration avec Claude-Henri Grignon. Il ne s’agit pas d’une adaptation du roman Les belles histoires des pays d’en haut, ni de la télésérie, mais bien de scénarios originaux de Grignon qui racontent des épisodes inédits de la vie de ces personnages importants du patrimoine québécois. On doit aussi à Chartier les séries à longévité variable Bouboule, Fridolin, Les Canadiens et bien d’autres. Dans toutes ces séries, on retrouve ce qui fait la patte de Chartier : sa bonne humeur, sa candeur, son humour tendre et un peu ratoureux, son énergie et une ligne au swing incomparable.