Alors qu’elle réalisait enfin son rêve de devenir comédienne de théâtre, Louise, fraîchement retraitée, est touchée de plein fouet par la maladie d’Alzheimer. La fois où elle sera victime d’un long blanc de mémoire sur scène, Mélanie, sa filleule, est dans la salle. Touchée par la tragédie du sort qui affecte son aïeule, Mélanie décide d’explorer ce qui reste de la mémoire de Louise avant que tout ne soit perdu, en faisant d’elle le sujet d’un film documentaire expérimental. Pour « rendre hommage à sa vie » et « donner un sens à la mienne », d’affirmer la narratrice. Mais Mélanie peut-elle se permettre de réaliser son rêve à elle — être réalisatrice —, coincée entre trois enfants et un « vrai travail » en bibliothèque ? Sans autres ressources que des « miettes de temps libre » ?
Après le très remarqué Contacts, cette deuxième autofiction de l’autrice s’intéresse à nouveau aux questions du legs artistique et du rôle qu’occupe la création dans nos vies, en se concentrant cette fois-ci sur un aspect aussi difficile que fondamental : ce cause la mort ou la survie de nos rêves, qui ne tiennent parfois qu’à quelques fils…
De ses lignes fines et ses lavis délicats, Leclerc investit le tout avec pertinence et résilience, tout mettant en lumière le parcours souvent semé de doutes de la création d’une oeuvre.