Un ardent militant gauchiste élève seul Alberte, sa jeune adolescente. À son grand désespoir, celle-ci est un chef-d’œuvre de superficialité. Elle vit de plain-pied dans le monde consumériste, ses rites (magasinage, gadgets, grandes marques, téléréalité, etc.) et ses idoles (Justin Timberlake, Ricky Martin, Britney Spears, etc.). Pour tenter de remédier à la situation, le père décide d’imposer à sa fille le port permanent de la burqua. Il croit qu’il court-circuitera ainsi les mécanismes despotiques que provoque le culte des apparences, favorisant l’adhésion d’Alberte aux « vraies » valeurs. De son école jusqu’au plateau de l’émission Tout le monde en parle, en passant par une visite chez un aïeul catholique et une fugue dans la grande ville à la recherche de sa mère strip-teaseuse, Alberte se verra contrainte de couvrir ses vêtements griffés et ses strings apparents d’un grand drap étouffant. Sa popularité (à défaut de ses allégeances socioculturelles) connaîtra une substantielle métamorphose.
Puisant à même le tourbillon de l’actualité québécoise des dernières années, Francis Desharnais distille, dans une forme toute légère et pétillante, une comédie humaine aussi drôle qu’élégante, aussi intelligente qu’acidulée.